Il fallait être bien naïf pour se dire « confiant », comme Emmanuel Macron, dans la libération de Boualem Sansal. Quant aux amabilités faites à Jean-Noël Barrot, récemment à Alger, elles avaient tout de l’hypocrisie diplomatique.
Aussi longtemps que l’actuel pouvoir algérien sera en place, la France restera son meilleur ennemi extérieur. Pour survivre, il a besoin d’entretenir la haine et le ressentiment vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale. Le dernier soubresaut diplomatique entre Paris et Alger s’inscrit malheureusement dans le fil de cette sombre histoire. Cette fois, pour des raisons liées à l’évolution récente du système totalitaire algérien.
Il était difficile de penser que la dernière conversation téléphonique entre les présidents Tebboune et Macron allait mettre un terme à la crise en cours. C’était ignorer que le chef de l’État algérien est de plus en plus sous l’influence de son armée. Bien que traversée par les divisions – on ne compte plus les officiers en prison -, celle-ci exerce une emprise grandissante sur tous les rouages de l’État. Lourdement contestée pendant les manifestations populaires du Hirak, en 2019, elle a militarisé le régime d’une main de fer. Et, contrairement à ses prédécesseurs…