MARTIN LELIEVRE / AFP
En campagne pour les Pièces Jaunes, Brigitte Macron, ici le 6 janvier sur le plateau de TF1, a surtout parlé d’Emmanuel Macron
POLITIQUE – Pièces jaunes et carte blanche. Comme chaque mois de janvier, la première dame (accompagnée ces dernières années par le sélectionneur de l’équipe de France de football Didier Deschamps) lance l’opération « Pièces Jaunes » dans les médias. Le but : parler de cette collecte annuelle organisée depuis 1989 pour améliorer les conditions d’hospitalisation des enfants.
À cette occasion, les différentes prises de parole sont généralement convenues. Pas cette année. D’un côté, Didier Deschamps a surpris son monde en annonçant qu’il quittera son poste de sélectionneur après la Coupe du monde 2026. De l’autre, Brigitte Macron a accepté de s’épancher comme rarement sur la situation de son mari, le président de la République.
Sortant de sa discrétion habituelle, celle qui préside la Fondation des Hôpitaux depuis 2019 (à la suite de Bernadette Chirac) a essayé de faire passer plusieurs messages autour d’Emmanuel Macron. Sur la dissolution, sa responsabilité dans l’instabilité politique actuelle, ou même son avenir après l’Élysée.
« Je le sens extrêmement blessé »
Ce vendredi 10 janvier, la première dame s’est donc confiée sur RTL, en exprimant des doutes quant à la capacité du chef de l’État d’abandonner la politique une fois son mandat terminé. « Peut-on arrêter la politique ? Et quels sont les hommes politiques que vous connaissez qui l’ont arrêtée, la politique ? Moi, ceux que je connais, dans leur tête, ce n’est pas réglé », a ainsi expliqué Brigitte Macron, venue en studio pour le lancement des Pièces Jaunes.
Pour autant, il n’a pas révélé ses intentions, a-t-elle souligné, ajoutant espérer qu’il « arrête un peu de travailler (…) Il a déjà beaucoup écrit, peut-être un jour va-t-il être publié, je ne sais pas vers quoi il va s’orienter. » Ce n’est pas tout.
Toujours sur RTL, la première dame est revenue sur l’état d’esprit de son mari, qu’elle avait déjà commenté trois jours plus tôt dans le journal de 13 heures de TF1. « Je le sens extrêmement blessé », a-t-elle lâché, avant d’ajouter : « Vous imaginez ce taux de violence que vous prenez ? Moi, les rares fois où je vais sur les réseaux, je n’imaginais même pas qu’on arrivait à dire des phrases pareilles à des personnes dont on ne sait rien, qu’on ne connaît pas ou qu’on croit connaître. » Mardi, à la télévision, elle réclamait déjà du « respect » à l’égard du chef de l’État qui serait « meurtri » par « ce qu’il entend parfois. »
Bien plus loquace qu’a l’accoutumée, Brigitte Macron s’est également risquée à plusieurs commentaires politiques. Avec, parfois, des argumentaires que l’on retrouve du côté du président de la République. Sur la dissolution de l’Assemblée nationale par exemple.
« Je pense que c’est l’Histoire qui donnera en fin de compte le sens de cette dissolution, s’il fallait la faire ou ne pas la faire », a-t-elle ainsi répondu, dans la lignée des éléments de langage servis par l’Élysée à la presse depuis l’été dernier. Et d’ajouter : « Il faut voir un petit peu la suite. Je pense qu’on est trop, pardon sur cette expression, le nez dans le guidon. »
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